La suspension de l’incrédulité

Mon grand-père était un grand personnage littéraire : un narrateur peu fiable. Il racontait les meilleures histoires. Il croyait tous, je pense. Et c’est vraiment cela qui les rendait merveilleuses, ça et la créativité qui était apporté par la démence. J’avais seize ans lorsqu’il mourut à l’âge de 99 ans. Il avait vecu avec ma famille les dernières dix années de sa vie, après ma grand-mère est décédée. Je l’ai toujours connu comme un vieil homme. Mais ses histoires étaient fraîches dans son esprit, et les détails devenaient plus grandioses avec chaque récit. Bon, certaines je savais ne pourraient jamais arrivées, comme ayant été enlevés par des aliens pendant la nuit, mais d’autres laissent encore me demandais quant à si oui ou non elles pourraient être vraies. Ou pour être plus précis, elles laissent me demandais d’où la vérité pourrait se trouver…

Était-il aveuglé vraiment par une grenade pendant un exercice d’entraînement en Écosse au cours de la première guerre mondiale, avant de mettre ses pieds dans les champs de bataille en France, que d’avoir sa vision revenir un an plus tard et courtiser ma grand-mère en décrivant, en lettres, la beauté des crepiscules du Sud-Ouest aux États-Unis qu’il n’avait pas vu depuis plus d’un an? Apparemment, quant à la convaincre de quitter son domicile et famille à Édimbourg où à son chagrin, elle arriva dans les plaines sans fin de la saleté seche. Elle ne l’avais jamais pardonné, mais quand même ils ont passé soixante ans ensemble.

Je suppose qu’il n’a pas été frappé à la tête par un âne dix fois différentes et assommé chaque fois pendant dix jours. Je suis assez certain qu’il n’a pas trouver l’ancien président Ronald Reagan ivre dans les rues, avec un fil de fer barbelé attaché comme une ceinture à lui tenir debout, le dégriser et le convaincre d’entrer en la politique, même s’il a juré que c’était la vérité. À chaque récit, mes autres grands-parents, politiquement sur la gauche, insistaient qu’ils n’auraient jamais fait la même chose.

Était-il vraiment un conducteur de train transcontinental? Il est bien possible. Mais, selon lui, il avait relié les chemins de fer qui traversaient les états-unis avec un crampon d’or trente ans avant sa naissance. Les bottes dont il avait porté toujours ont été soulevées aux pieds des soldats morts dans les batailles qui n’existaient pas. Avec une résonance profonde dans sa voix, il aurait raconter le conte sanglant; leur détails prècis et réelistiques.

En réalité, il a eu sa propre mine d’or dans les montagnes de Californie. J’ai une pierre, un cristal avec une ligne d’or en qui la traverse, qui vient de cette mine, peut-être la seule piece qui l’a sorti. Mais il était optimiste éternel. Chaque coucher du soleil était le plus beau qu’il n’avait jamais vu. Sans doute, après avoir repris son acuité visuelle après un an, chaque coucher de soleil serait le plus beau. Il avait émerveillé devant la beauté dans chaque moment dans la vie. Au point que j’ai appris de questionner ses éloges. J’ai douté que le café soluble a été le meilleur qu’il avait bu, et je le doute encore. Les sandwiches que j’ai preparé pour lui étaient toujours sans pareils. Je n’ai jamais cru. Je l’ai reconnu pour un narrateur peu fiable et je me suis méfiée contre sa louange – qui reste mon instinct aujourd’hui encore, à la frustration de ceux qui m’entourent. Je cherche à corriger les défauts que moi seul peux voir. Mais, c’est une autre histoire…

Comme les meilleurs narrateurs peu fiables, les histoires de mon grand-père m’ont attiré et me demandaient de prendre garde. Elles sont devenues une énigme littéraire que je ne serais jamais résoudre. Je peux vivre avec ça. Je me suis rendue compte que je pouvais profiter sans connaître la vérité. Donc j’ai choisi d’y croire, au moins jusqu’à un certain point, pas les aliens, évidemment, mais pourquoi pas permettre la suspension d’incrédulité. Après tout, c’est pour cela qu’on crée les histoires. J’ai appris l’art de raconter des histoires à ses genoux, comment receuillir l’auditoire et de les amener à suspendre leur incroyance si seulement pour une courte période de temps. Je ne saurais pas la vérité, mais ses histoires sont tellement plus vivants. Parfois, je raconte une comme s’elles étaient fait. Quelqu’un ferait mention du chemin de fer transcontinental, et j’ajouterais que c’était mon grand-père qui a relié les deux lignes avec son crampon d’or. Ils demanderaient, incrédule, vraiment?? Non, probablement pas, mais c’était l’une des histoires qu’il avait l’habitude de dire.

Même les circonstances de sa naissance, sa lignée et son patrimoine, ont été toujours en question, ils sont perdus aux trous noirs du passé. Mais au lieu de la certitude et la vérité, mon héritage de lui a été le conte, la curiosité, la croyance dans l’impossible et de l’amour du mystère. En plus, grâce à mon grand-père, je peux répérer un rebondissement dans l’intrigue d’une grande distance.

Carlos Ruiz Zafon dans Le Jeu de l’ange, de sa série du Cimetière des livres oubliés qui est pleine des narrateurs peu fiable, écrit: « Todo es un cuento… Lo que creemos, lo que conocemos, lo que recordamos e incluso lo que soñamos. Todo es un cuento, una narración, una secuencia de sucesos y personajes que comunican un contenido emocional. Un acto de fe es un acto de aceptación, aceptación de una hitoria que se nos cuenta. Sólo aceptamos como verdadero aquello que puede ser narrado. »

Peut-être c’est pour cela que la littérature est plus puissante pour moi et je peux facilement me perdre dans les histoires. Il m’a laissé avec un puzzle littéraire. C’est la vérité? Et est-il toujours possible de le connaître dans son intégralité? Ou est-il plus intéressant d’imaginer les possibilités? Il existe une vérité supérieure qui se révèle en histoires et en la littérature. Et parce que quelque chose n’est jamais arrivée ne le rend pas moins vrai.

Charity Bliss

traduzione in italiano di Laura Testoni: La sospensione dell’incredulità

translated in english by Charity Bliss: The suspension of disbelief

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